L'entreprise lilloise Natural Security, à l’origine du nouveau système ici présenté, a été fondée en 2006. Elle compte sept actionnaires : Auchan, Leroy Merlin, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa, et Ingenico, leader mondial des terminaux de paiement. Ceux-ci financent à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros ses travaux de R&D.

 L'entreprise lilloise Natural Security, à l’origine du nouveau système ici présenté, a été fondée en 2006. Elle compte sept actionnaires : Auchan, Leroy Merlin, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Arkéa, et Ingenico, leader mondial des terminaux de paiement. Ceux-ci financent à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros ses travaux de R&D.

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT 

Pour pouvoir régler ses achats, le client doit posséder une carte de paiement susceptible de stocker des données biométriques, puis doit faire enregistrer son empreinte digitale en agence. La carte est ensuite placée dans un étui de protection spécifique que le client doit garder sur lui. L’empreinte digitale est uniquement stockée dans la puce de cette carte bancaire et vient simplement remplacer le code confidentiel.

Pas besoin donc de sortir la carte et de composer un code, le client pose son doigt sur un appareil à reconnaissance digitale ou veineuse, le terminal rentre en communication avec la carte à distance via des ondes radio qui circulent entre une étiquette radiofréquence présente sur le terminal et une autre incorporée au sein de la carte à puce, compare les données et confirme le règlement.

Pour des raisons de sécurité, Natural Security n’a créé aucune base de données regroupant les empreintes digitales de l’ensemble des utilisateurs.

LE TEST GRANDEUR NATURE 

Entre octobre 2012 et mars 2013, deux types de système de paiement biométrique ont été étrennés par Natural Security : un premier basé sur la reconnaissance de l’empreinte digitale (dessin représenté par les crêtes et sillons de l’épiderme), à Angoulême (Charente), et un autre s’appuyant sur la reconnaissance du système veineux (dessin formé par le réseau des veines), à Villeneuve-d’Ascq (Nord).

En tout, ce sont 948 particuliers et 200 points d’acceptations (deux grandes enseignes : Auchan et Leroy-Merlin, mais également de nombreux commerces de proximité) qui ont participé au test. 

L’objectif était double : vérifier l’efficacité des dispositifs, mais aussi appréhender la perception des utilisateurs et des commerçants.

En 6 mois, 4.899 transactions ont été réalisées, soit 7 paiements en moyenne par utilisateur, pour un montant moyen de 58,60 euros. Un montant 23% supérieur à un paiement moyen par carte bancaire

Le résultat est très concluant puisque 96% du panel, dont le profil type est une femme âgée entre 35 et 40 ans, se sont dits favorables à une généralisation de cette technologie. Et ce ne sont pas les quelques soucis techniques rencontrés ponctuellement (batterie de l’étui déchargée, problème de contact, boîtier de reconnaissance défectueux,…) qui ont empêché le responsable marketing de Natural Security d’exprimer sa satisfaction :

 « Nous sommes agréablement surpris par le bon accueil réservé par les commerçants. Il y a eu un vrai intérêt de leur part. Nous avons été séduits par leur dynamisme. Cette solution, extrêmement simple, et l’investissement personnel minimal les a intéressés. »

« Pour nous les objectifs ont été clairement remplis, notamment sur la sécurité et la praticité. »

LES AVANTAGES 

-L’amélioration de la sécurité est la principale raison du développement de cette nouvelle technologie. Les clients ne laissent en effet avec elle plus accès, en payant, ni à leur carte ni à leur code confidentiel à d’éventuelles personnes malhonnêtes.

-Le gain de temps en caisse. Il ne devient même plus nécessaire de sortir sa carte ou son portefeuille.

-Ne plus avoir à craindre de perdre ou d’oublier son code PIN.

LES CRITIQUES 

-Ce système de reconnaissance peut être vu comme la première étape vers un fichage anthropométrique des individus.

-L’avancée offerte par cette nouvelle technologie est très restreinte, puisque l’on doit conserver la carte bancaire. Que se passe-t-il, par exemple, si le doigt référent est invalide (coupure, brûlure,…) ? Ou encore si l’on envoie quelqu’un en course à sa place ? Le système biométrique de Natural Security ne serait donc pas en mesure de se substituer aux autres modes de paiement mais ne pourrait que s’y superposer.

LA SUITE 

"Nous avons démontré que le standard est fonctionnel, nous entrons désormais dans une démarche commerciale", a indiqué le directeur général de Natural Security.

Si la phase de développement est à présent terminée, deux autres tests vont être réalisés, cette fois-ci aux Etats-Unis. Le premier en lien avec la société de paiement Discover, à Chicago, et le second en partenariat avec l’université de San José, en Californie, dont la cantine connaît un important problème de fraude.

De son côté, Crédit Mutuel Arkéa, l’un des actionnaires, "explore de nouvelles pistes pour élargir cette technologie" (paiements en ligne, signatures de documents électroniques, accès aux bâtiments, smartphones, etc…), et s'est dit dans un communiqué "convaincu que la biométrie entrera dans les usages grand public dans les cinq ans à venir".

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Article initialement publié le 15/07/2013, à cette adresse: http://www.come4news.com/le-paiement-biometrique-arrive-667196