• La transition énergétique, cartes sur table !

    image débat transition énergétiqueLe 25 juin dernier, le Press Club de France accueillait Michel Derdevet, secrétaire général d’ErDF, Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine et Bruno Rebelle, Directeur de Transitions, une agence de conseil en développement durable, et ancien de la direction de Greenpeace. Les deux premiers ont co-écrit L’avenir énergétique: cartes sur tables (Gallimard) tandis que le troisième est l’auteur de Libérons les énergies : Pour une transition énergétique ambitieuse (Ligne de repères). Conduite par Yolaine de la Bigne et Teddy Follenfant, leur discussion s’est notamment portée sur la cruciale question des réseaux.

    Bien que certains points restent flous, en particulier en ce qui concerne la réduction de la part du nucléaire, les trois intervenants se sont accordés sur le caractère positif du projet de loi présenté par Ségolène Royal. Ambitieux, même, lorsqu’il prévoit de passer de 10 000 aujourd’hui à 7 millions de bornes de recharge pour véhicules électriques en 2030. Il serait, cela étant dit, souhaitable pour la crédibilité de la France que ce projet soit validé d’ici la Conférence sur le climat qu’elle accueillera en 2015. Il s’agit ici de nous mettre en harmonie avec la volonté européenne de développer les énergies renouvelables.

    Ce développement devrait nous pousser un peu plus vers la « société des réseaux » telle que théorisée par le sociologue Manuel Castells. En effet, si le système actuel est toujours en France vertical et descendant, se contentant de distribuer l’énergie, il va dès maintenant aussi devoir en prélever pour la stocker puis la réinjecter. Le stockage pouvant par exemple se faire sous forme de méthane, l’interconnexion ira sans doute jusqu’à relier le réseau d’électricité au réseau gazier. Au sein d’une entreprise comme ErDF, le travail sur les réseaux constitue ainsi « the place to be » pour les jeunes générations.

    Enfin, l’évolution amènera également le système à se décentraliser, en donnant une place centrale aux collectivités locales. C’est à leur échelle que se feront l’amélioration des bâtiments et les économies d’énergie. Il faudra toutefois veiller à ce que ces collectivités aient accès aux données de consommation leur permettant effectivement de piloter leur stratégie énergétique territoriale. De même, il faudra que les citoyens jouent le jeu en transmettant les informations relevées sur leur compteur.

    Ce beau programme, s’il est suivi de faits, devrait sur un horizon de 15-20 ans générer une nouvelle économie. Il conviendrait ainsi mieux lorsque l’on évoque son financement de parler non pas de coût mais bien d’investissement. Là où les importations de pétrole, de gaz et d’uranium représentent un coût de 70 milliards d’euros par an. A pollution moindre, la transition, adossée à la question de l’efficacité énergétique, devrait déboucher sur un confort amélioré.

     

    __________

    Article initialement publié dans le magazine Néoplanète n°40 de l'automne 2014.

    http://www.neo-planete.com/magazines/neoplanete-n40-automne-2014/

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :